Décroissance nécessaire dans la mode : Allons-nous devoir réduire notre consommation de vêtements à 5 articles par an ?

Une récente étude réalisée par le "Hot or Cool Institute" a une fois de plus rappelé la nécessaire décroissance dans la mode. Cette étude répertorie l'impact de la consommation de mode dans le monde, avec de fines analyses par pays, par groupes de population selon leur niveau de richesse. Elle met en perspectives ces analyses avec les objectifs de 1.5 °C d'augmentation maximale des températures selon les Acccords de Paris signés le 12.12.2015. Elle se veut, elle aussi, alarmiste. Elle étudie les différentes possibilités que nous avons en vue d'atteindre ces objectifs. Mais nous voyons que en 2023, le chemin est encore long, alors que 2030 approche à grands pas.

Une récente étude réalisée par le « Hot or Cool Institute » vient de rappeler la nécessaire décroissance dans la mode. Cette étude répertorie l’impact de la consommation de mode dans le monde. Avec de fines analyses par pays, par groupes de population selon leur niveau de richesse. Elle met en perspectives ces analyses avec les objectifs de 1.5 °C d’augmentation maximale des températures. Le benchmark : les Accords de Paris signés le 12.12.2015. L’étude se veut, elle aussi, alarmiste. Elle étudie les différentes possibilités que nous avons en vue d’atteindre ces objectifs. Mais nous voyons que en 2023, le chemin est encore long, alors que 2030 approche à grands pas.

Towards
a Fair Consumption Space :
Buy less,
buy better,
share and
share better

Unfit, Unfair, Unfashionable. Resizing Fashion for a Fair Consumption Space
Rapport de l'institut Hot or Cool : Redimensionner la mode pour une consommation plus juste avec la location de vêtements comme possibilité

Qui est le Hot or Cool Institute face à la décroissance dans la mode ?

Le Hot or Cool Institute est un think tank d’intérêt public. Il explore des sujets à l’intersection entre la société et le développement durable.

Sa mission : fournir à des organisations, des politiques et des communautés des informations scientifiques. Ceci leur permet de prendre de bonnes décisions pour un futur plus durable et plus prospère. Leur vision : mettre les hommes et la science au centre de la transition durable.

L’industrie de la mode étant l’une des plus polluantes au monde, il est naturel pour cet institut de s’y intéresser. Il s’agit là d’aider les acteurs textiles à respecter les engagements pris dans l’augmentation des températures terrestres. Et ce, qu’ils soient producteurs, distributeurs ou intermédiaires.

Leur approche a été de définir l’impact de la consommation de mode en kg de CO2 émis par habitant et par an. Il s’agit de leur KPi majeur. Nous devrions selon les engagements être d’ici 2030 à 128.7 kg/hab/an d’émissions de CO2. Cette étude va nous montrer que nous en sommes encore loin. De nombreux pays doivent encore réduire drastiquement leur consommation de mode. La France n’est pas la plus mauvaise élève, cependant elle est encore au dessus du seuil. Il existe des solutions à différentes niveaux et la location en fait partie. Mais découvrons les principaux enseignements de cette étude.

L’ampleur du besoin de réduction des émissions de CO2 lié à la consommation de mode

Pour atteindre une augmentation maximale de 1.5°C de la température mondiale, d’ici 2030, l’ensemble des pays signataires se sont engagés. Ils ne devraient pas dépasser 128.7 kg de CO2 émis par habitant et par an lié à l’activité de la mode.

Ce graphique nous montre par pays l’état en 2020 de l’impact de la mode vs l’objectif de 128.7 kg.

Il montre les différents types d’impact : celui lié à la production des produits consommés, à leur utilisation et à leur mise en déchet.

L’impact de la production est énorme. Cependant nous devons agir sur l’ensemble de cette chaine de vie des produits pour réduire cet impact.

Nous constatons ici que l’impact doit être réduit de 60% chez les pays les plus riches (Australie, Japon, USA, UK, Canada, France, Allemagne, Italie, Corée du Sud, Arabie Saoudite). Ce chiffre passe à 40% chez les pays intermédiaires (Argentine, Brésil, Chine, Mexique, Russie, Afrique du Sud et Turquie). Les autres pays étant en dessous du seuil, notamment l’Inde avec le meilleur score.

Les explications sont de différentes sortes, cependant, les habitudes de consommation dans ces pays impactent réellement ces résultats. Les populations qui consomment le moins de mode sont celles avec le meilleur impact, car achètent moins, consomment plus longtemps.

Un lien directe entre impact et niveau de vie des populations

Ce graphique nous montre le lien entre niveau de vie (high income / lowest income) des habitants de quelques pays.

Nous voyons que au Mexique quelques pourcents de la population (les « high income ») représentent 60% de l’impact. Plus on est riche plus on consomme donc de mode.

Parce qu’on est riche, a-t-on plus de besoins de mode que les autres ?

La surconsommation est un phénomène qui touche toutes les classes de la société. Cependant cette étude montre que contrairement à ce qu’on pourrait croire (et nOŪs en sommes les premiers surpris), ce ne sont pas les populations les moins riches qui, par leur choix de produits plus bas de gamme peut-être, engendrent le plus fort impact. Ce sont bien les quelques pourcents de personnes les plus riches de chaque pays qui contribuent le plus à l’impact. A notre avis, les marques de Luxe devraient porter attention à cette étude. Il n’y pas que l’ultra fast fashion qui contribue à cet impact.

Et la France dans tout ça : a-t-elle besoin de décroissance dans la mode ?

Comme nous l’avons vu sur les précédents graphiques, la France serait en meilleure position que plusieurs de ses collègues européens…

D’après cette étude, les raisons en sont plutôt encourageantes. L’Etat français aurait pris rapidement des mesures qui on porté leurs fruits. Comme par exemple, la loi interdit la destruction de textile retournés ou non vendus. Elle a instauré les scores carbone sur les vêtements. Le cadre est également plus stricte autour du recyclage des vêtements produits.

Ceci implique un objectif de réduction de l’impact de 12%. Objectif faible et atteignable. Bien plus que celui de l’Australie. Avec 74% de réduction de ses émissions de CO2 par habitant et par an.

La décroissance nécessite de moins produire, mais également de mieux gérer ses déchets

Si la France est meilleure en termes d’impact, il y a tout de même un point d’amélioration : celui des déchets. Car l’interdiction de détruire a entrainé une augmentation des exportations de déchets. Et ceci a un impact très négatif sur l’environnement en Afrique. Je te conseille de lire notre autre article sur le sujet

Urgence d'agir pour une mode plus durable
Il est urgent de changer les choses pour plus de circularité dans la mode

Article précédent sur le Blog de OŪ La mode qu’on loue.

IL Y A URGENCE D’AGIR pour une mode plus durable !!! Le recyclage de vêtements et accessoires ne ressemble pas à ce que nous pourrions penser…

La France connait l’impact le plus fort en ce qui concerne l’exportation de seconde main. En valeur absolue on est bien moindre que nos collègues. Mais en proportion, nous devons trouver des alternatives pour réduire ces exportations. Elles seront d’ailleurs probablement interdites à l’avenir. Car finalement, de la seconde main qui refait des km à travers le monde pour une nouvelle utilisation. Est-ce vraiment raisonnable ?

Alors quelles sont les solutions pour assurer une décroissance vertueuse de la mode ? Tout en permettant à des acteurs de vivre de leurs entreprises ?

Le rapport a étudié plusieurs solutions :

  • La réduction des achats de vêtements : la solution la plus logique, la plus radicale, la plus efficace… Cependant une solution qui n’est pas dans les moeurs, ni dans les habitudes de consommation. Une solution qui connait de nombreux freins économiques et sociétaux, qui peut avoir de sérieuses conséquences.
  • L’augmentation du taux d’utilisation et du temps d’utilisation des vêtements achetés. Ceci est également d’une logique implacable. Mais ce n’est pas si facile de se dire que l’on va acheter pour porter longtemps.. Ceci ne nous est plus arrivé depuis l’enfance (voir pas arrivé du tout pour les jeunes générations).
  • La réduction du lavage et du séchage des vêtements, utiliser de meilleurs produits de nettoyage. Ne pas hésiter à porter plusieurs fois les vêtements avant de les laver. Pour cela il faut déjà les porter plusieurs fois (cf point plus haut)
  • L’achat de seconde main, pour utiliser ce qui est déjà produit. Certaines études nous indiquent que nous pourrions ne plus acheter. Car il y aurait suffisamment de vêtements sur le marché pour tous nous habiller ? Cette pratique pourrait nous permettre d’économiser 0.3 kg de CO2 par habitant et par an pour chaque vêtement acheté en seconde main selon ThredUp 2019.
  • Mieux jeter : éviter l’incinération. Favoriser le recyclage, la réparation, l’upcycling.
  • Et travailler la production des vêtements dans une démarche circulaire, jusqu’à leur distribution.
Option pour une mode plus durable - travailler la chaine de valeur de manière circulaire

Cependant, la décroissance dans la mode viendra de changements profonds de comportements de consommation

L’étude mentionne les nouvelles philosophies qui sont apparues récemment quant à une meilleure gestion de ses biens. Par exemple le concept de « de-cluttering » de Marie Kondo, dont nous allons bientôt parler dans un prochain article (stay tuned :)!). Ou d’autres pratiques mettant en avant le minimalisme. Nous n’avons pas besoin de beaucoup de vêtements en réel. Plusieurs études ont montré que nous avons considérablement augmenté le nombre de vêtements que nous avons dans nos armoires. Nous n’en utiliserions que 30%. Il s’agit juste de revenir à du bon sens.

Lors d’une table ronde à laquelle notre fondatrice a participé en tant que speaker, nOŪs avons eu la question de l’avenir des tendances de mode. La question est pertinente. Les tendances sont nécessaires car selon notre fondatrice elles représentent et sont le témoin des grands changements sociétaux. Est-ce que la tendance du minimalisme pourra prendre son essor ? Va-t-elle démontrer que la mode n’est qu’un support à notre personnalité, et pas uniquement notre moyen de nous exprimer ? Nous n’y sommes pas encore… Affaire à suivre !

Et pour une décroissance à impact maitrisé dans la mode, que penserais-tu de la location de vêtements ?

La location de vêtements est évoquée dans cette étude du Hot or Cool Institute. Il s’agit de l’une des pistes pour réduire le nombre de vêtements produits. Limiter la surconsommation. Mieux maitriser les process de fin de vie de produits. Assurer son recyclage, upcycling de manière professionnelle et contrôlée.

Chez OŪ La mode qu’on loue, nOŪs sommes persuadés que c’est la solution idéale.

Poids des solutions dans l'amélioration de l'impact de la mode
Chaque alternative a un impact différents. L’achat de seconde main n’est finalement pas la meilleure solution.

Ce graphique montre que le meilleur impact dans la réduction des émissions de CO2 par habitant par an proviendra de la réduction des achats de vêtements.

Parmi les autres solutions, c’est l’augmentation du temps d’usage qui a le plus fort impact. Exactement ce que la location est sensée faire : réduire les quantités produites, achetées et augmenter l’usage.

Alors prêt à passer en mode location ?

RDV sur notre site web : www.ou-lamodequonloue.fr